Et la guerre prit fin

Comme Bill Naftel le décrit dans un article de fond, ailleurs dans le présent site Web :

Tout cela se termina littéralement par une explosion. La victoire alliée tant attendue en Europe fut déclarée le 8 mai 1945. Désirant organiser des festivités dans les formes, afin de commémorer les grands sacrifices des six dernières années, les autorités civiles et militaires d'Halifax furent prises de court, lorsqu'un grand nombre de résidants commencèrent à donner des signes qu'ils entendaient célébrer à leur façon. Sous l'impulsion de milliers de marins, le centre-ville d'Halifax fut le théâtre de vingt-quatre heures de désordre et de pillage.

De façon générale, les matelots s'intéressaient aux boissons alcoolisées et les civils, aux souliers et aux vêtements. Bien qu'il y ait eu trois morts, quelques comportements de très mauvais goût et des actes de destruction gratuits, selon les normes des années qui allaient suivre, seuls les marchands du centre-ville et la société des alcools provinciale semblent ne pas avoir partagé l'opinion générale voulant que l'on s'était « bien amusé ». Les dommages, cependant, étaient énormes — tant au niveau économique que politique.

Les dégâts des émeutes venaient à peine d'être nettoyés, qu'une dernière explosion allait se produire. Le magasin naval, situé sur les rives du bassin de Bedford, prit feu en fin d'après-midi, le 18 juillet 1945. Pendant les douze heures qui suivirent, le ciel et la terre tremblèrent sous le bruit terrifiant des munitions qui explosaient, et les extrémités nord de Dartmouth et d'Halifax se vidèrent de leur population, alors que les citoyens appréhendaient la « grande explosion » qui reproduirait la catastrophe de décembre 1917. La chance était toutefois de leur côté, et les efforts des pompiers locaux et du personnel de la MRC firent qu'au petit jour, le bruit sourd des hangars et des charges qui explosaient finit par s'éteindre.

L'exposition virtuelle présente des photographies inédites des émeutes du Jour de la Victoire et de l'explosion du magasin naval, puis poursuit en montrant le « Port de la côté Est » du Canada reprendre une vie normale — peu importe la forme qu'elle allait revêtir. On y voit les navires de transport des troupes ramenant des milliers de soldats et de marins à la maison, les héros en visite, les navires militaires s'entassant encore dans le port. Six ans après le début du conflit, certaines parties d'Halifax s'étaient transformées, tandis que d'autres montraient l'usure de la guerre. La ville semblait avoir atteint un stade où elle pouvait espérer trouver une nouvelle identité, non encore tout à fait définie. Sans doute le signe le plus encourageant de l'avenir encore inconnu qui se préparait, c'était la joyeuse arrivée des épouses de guerre, avec leurs bébés et leurs jeunes enfants. La vie, après tout, suit son cours — même après une guerre.