Les goélettes : chevaux de labour de la mer

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Les goélettes : chevaux de labour de la mer

De tous les bateaux à voiles qui ont sillonné les eaux de la Nouvelle-Écosse, la goélette est probablement le plus connu et le plus aimé. Peu importe la taille et les différentes configurations de voiles et de gréements, on reconnaît immédiatement la goélette et sa gracieuse silhouette tellement elles sont ancrées dans l'imagination populaire comme la quintessence de la vie maritime et du commerce le long des côtes.

Écho du passé, la goélette survit aujourd'hui grâce aux quelques voiliers préservés avec amour et toujours en service en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde, et aux quelques copies coûteuses et soignées surtout construites pour la navigation de plaisance.

On oublie aujourd'hui que la réputation de la goélette était fondée sur sa grande adaptabilité — relativement petite, rapide, agile et en bon état de navigabilité, elle était à la mer ce que le cheval était au labour. Dans les jours qui précédèrent la création des réseaux routiers et des systèmes de transport modernes, le commerce régional dépendait presque entièrement des routes maritimes — et des petits navires. Nulle part était-ce plus évident qu'en Nouvelle-Écosse où les goélettes étaient le pilier du commerce côtier. Chaque localité côtière en possédait au moins une ou deux qui transportaient des légumes, du poisson et des passagers vers les plus grandes villes, rapportaient des biens et fournissaient en général l'équivalent des services de camionnage d'aujourd'hui aux établissements isolés le long de la côte.

La pêche côtière et la pêche sur les Grands Bancs reposaient sur les goélettes. D'ailleurs, sur les Grands Bancs, des rivalités acharnées sont nées quant à la vitesse, à la maniabilité et à la réputation des goélettes individuelles, rivalités qui culminèrent dans l'organisation des courses internationales des goélettes de pêche du début du vingtième siècle. (Pour en savoir plus, allez voir Le Bluenose: un symbole canadien ).

Depuis les premiers jours de la colonisation, des goélettes construites en Nouvelle-Écosse ont servi au commerce le long de la côte de l'Atlantique jusque dans les Caraïbes, transportant du poisson salé et rapportant de la mélasse de cuisine, du rhum et d'autres produits du Sud. Au début de leur déclin, au vingt et unième siècle, les goélettes connurent un regain de popularité comme bateaux de contrebande d'alcool, surtout dans les eaux américaines durant la Prohibition. Elles finirent par être remplacées partout par les transporteurs côtiers modernes. Beaucoup de goélettes néo-écossaises furent vendues à des intérêts caraïbes, comme le Bluenose, et ont fini leurs jours en transportant des bananes et d'autres produits locaux dans les eaux du Sud.

L'exposition virtuelle est une fenêtre sur le passé et présente plus de 375 photographies de goélettes néo-écossaises. Des plus anciennes photographies répertoriées dans les années 1889 jusqu'aux instantanés des goélettes qui naviguaient toujours dans les années 1950, l'exposition présente à la fois les navires et le milieu dans lequel ils évoluaient. Les photographies de Wallace R. MacAskill constituent une bonne partie du matériel présenté. MacAskill avait compris que ces navires disparaissaient et il était déterminé à les fixer sur la pellicule tels qu'ils se présentaient à son oil de photographe.

Parce que les goélettes étaient des navires durs à l'ouvrage plutôt que romantiques, l'exposition comprend également des documents textuels qui témoignent des activités quotidiennes et de l'entretien des navires. Tapez le mot 'inspection ' dans la fenêtre de recherche et lisez des exemples de documents rédigés quand ces navires faisaient l'objet d'inspections de routine ou d'avaries, et qui dressent la liste des opérations de maintenance ou des réparations effectuées, toujours fort coûteuses mais nécessaires pour les garder en bon état de navigabilité. Tapez les mots 'voyages de pêche' et voyez les fiches de voyages de pêche datant des années 1930 des banquais Mahaska et Margaret K. Smith, dont le port d'attache était Lunenburg. Ces documents fournissent des détails sur le coût de l'armement des navires et de l'engagement des équipages relativement au volume et à la valeur des prises.

Finalement, tapez le nom Margaret K. Smith et découvrez les activités d'un banquais typique à travers des photographies et des documents. Le Margaret K. a participé aux courses internationales avec les plus grandes goélettes au début des années 1920, mais c'était avant tout une goélette de pêche qui allait en mer pour travailler. Les photographies des courses et des membres d'équipage donnent vie à cet élégant navire, et les documents rédigés témoignent de son quotidien —. Le " Schooner Journal " de la W.C. Smith & Co. de Lunenburg — retrace ses activités durant les années 1920 et 1930.

Les propriétaires tenaient régulièrement des journaux comme celui-là, souvent à partir du moment de la construction du navire ou de son achat jusqu'à sa vente ou à sa perte en mer. Celui-ci fait état des sommes déboursées pour les courses à partir de 1922, des détails d'un voyage de contrebande d'alcool en 1925, de comptes rendus de réunions d'actionnaires, de comptes chez les marchands locaux, des revenus des voyages de pêche sur les Grands Bancs et de la vente finale de la goélette en 1932.

Ce projet a été rendu possible en partie grâce au soutien du programme de numérisation de la communauté archivistique, de Bibliothèque et Archives Canada et du Conseil canadien des archives.

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